Des groupes chrétiens saluent la révision de la loi aux Îles Salomon visant à mettre fin au mariage des enfants et à relever l’âge minimum à 18 ans

La décision de relever lâge du mariage à 18 ans a été soutenue par les partenaires du projet Protektim Pikinini Moa, impliquant une coalition de World Vision, Save the Children et ChildFund, avec laide du gouvernement néo-zélandais.
La décision de relever l'âge du mariage à 18 ans a été soutenue par les partenaires du projet Protektim Pikinini Moa, impliquant une coalition de World Vision, Save the Children et ChildFund, avec l'aide du gouvernement néo-zélandais. Save the Children

Le gouvernement des Îles Salomon a entamé l’examen de sa loi sur le mariage des enfants, avec l’intention d’envisager de relever l’âge légal à 18 ans — une décision saluée par des agences d’aide chrétiennes, dont World Vision Nouvelle-Zélande, qui a qualifié cette étape d’« enthousiasmante » après des années de plaidoyer.

Le ministre des Affaires étrangères, Peter Shanel Agovaka, a déclaré devant le Parlement, le 4 août, que la révision de la Marriage and Divorce Act 1945 (loi sur le mariage et le divorce de 1945) était en cours et pourrait aboutir à des amendements pour aligner la législation sur les normes internationales relatives aux droits humains.

World Vision, une organisation chrétienne interconfessionnelle d’aide humanitaire œuvrant pour la protection des enfants vulnérables, a mené campagne aux côtés de Save the Children Nouvelle-Zélande, ChildFund Nouvelle-Zélande et de partenaires locaux pour mettre fin au mariage des enfants dans cet État insulaire du Pacifique, composé de centaines d’îles. Les organisations affirment que les consultations communautaires montrent un large soutien public en faveur du relèvement de l’âge minimum du mariage, y compris pour les mariages coutumiers.

L’initiative de plaidoyer a été mise en œuvre par le programme Solomon Islands Endim Vaelens Agenstim Pikinini (SIEVAP), conduit par Save the Children, ChildFund et World Vision Solomon Islands, avec le soutien du gouvernement néo-zélandais, et lancé en novembre 2022.

« Les consultations communautaires menées par les trois organisations ont révélé un fort soutien en faveur de la fin du mariage des enfants et nous sommes heureux que le gouvernement des Îles Salomon en prenne acte, reconnaisse les risques liés au mariage précoce et se prépare à modifier la loi », a déclaré World Vision dans un communiqué publié sur LinkedIn.

Les changements proposés permettraient d’harmoniser la loi sur le mariage avec d’autres seuils d’âge, comme celui du droit de vote, et contribueraient à combler les lacunes juridiques qui, selon les organisations de plaidoyer, exposent les enfants — surtout les filles — au risque de mariage précoce.

Les agences partenaires de la coalition ont lancé conjointement une campagne « Make It 18 » pour militer en faveur d’une modification de la loi sur le mariage afin de fixer l’âge minimum à 18 ans, publiant un rapport sur la question en novembre 2024. La campagne a réuni 170 participants, dont 148 enfants, lors de consultations adaptées aux enfants organisées dans les provinces de Honiara, Malaita, Western et Choiseul, selon Save the Children.

« Les discussions ont porté sur le relèvement de l’âge minimum du mariage, son application aux mariages coutumiers et l’obligation de fournir des documents prouvant l’âge. Les participants ont également discuté de la nécessité du consentement des futurs époux et de leurs tuteurs, ainsi que du renforcement des sanctions pour les mariages illégaux », a précisé une mise à jour de la campagne publiée par Save the Children. De nombreux enfants ont insisté sur l’importance de la protection contre le mariage précoce et ont exprimé leurs aspirations pour un avenir meilleur.

L’Association chrétienne des Îles Salomon a également exprimé son soutien. L’an dernier, son secrétaire général, le révérend Edward Koholai, avait déclaré que le pays « allait dans la bonne direction » mais devait agir plus rapidement pour résoudre ce problème.

Les défenseurs rappellent qu’en vertu de la coutume, il n’existe actuellement aucun âge minimum légal pour le mariage, et ce malgré la ratification par le pays de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Le gouvernement a chargé la Commission de réforme du droit des Îles Salomon d’examiner si la législation actuelle est conforme à ces conventions et de proposer des modifications.

Selon l’UNICEF, les enfants représentent 45 % des 756 700 habitants des Îles Salomon, et une femme sur cinq y est mariée avant 18 ans. Les pratiques culturelles, les normes de genre et la pauvreté contribuent à la persistance du mariage des enfants, malgré les protections existantes.

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