
Des rebelles affiliés à l’État islamique ont tué 38 fidèles lors d’une veillée de prière catholique dans le nord-est de la République démocratique du Congo vers 1 heure du matin le dimanche 27 juin, ainsi que cinq autres personnes dans un village voisin, selon des rapports.
Les militants des Forces démocratiques alliées (ADF), armés de fusils et de machettes, ont attaqué le service religieux dans le village de Komanda, dans la province de l’Ituri, ont rapporté des agences de presse. Vatican News a identifié l’église comme étant la paroisse de la Bienheureuse Anuarite.
Les ADF, groupe islamiste né en Ouganda dans les années 1990, sont désormais basées en RDC près de la frontière ougandaise et sont affiliées à la Province d’Afrique centrale de l’État islamique. L’État islamique a revendiqué l’attaque lundi 28 juillet sur son compte Telegram.
Selon la mission onusienne de maintien de la paix, la MONUSCO, neuf des 43 personnes tuées au total étaient des enfants, a rapporté la BBC. Les rebelles ont également pillé et incendié des magasins et commerces dans la région.
« Ces attaques ciblées contre des civils sans défense, en particulier dans des lieux de culte, sont non seulement effroyables mais aussi en violation de toutes les normes des droits humains et du droit international humanitaire », a déclaré à la BBC Vivian van de Perre, cheffe adjointe de la MONUSCO.
La MONUSCO a indiqué que l’attaque avait causé la mort de 19 femmes et 15 hommes. Un porte-parole de l’armée congolaise aurait déclaré : « Ces terroristes ont décidé de se venger sur des populations paisibles et sans défense pour semer la terreur. »
La semaine dernière, la MONUSCO avait déjà condamné une recrudescence des violences de l’ADF, dont un raid les 8 et 9 juillet ayant coûté la vie à 47 personnes.
L’attaque de dimanche visait à détourner l’attention de l’opération militaire conjointe menée par les forces armées congolaises et ougandaises contre les ADF, selon le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée congolaise en Ituri. Il a assuré à la BBC que l’armée continuerait de poursuivre les ADF.
La RDC a invité les troupes ougandaises à l’aider à combattre les ADF en 2021.
Le pape Léon XIV a exprimé sa tristesse à la suite de cette attaque, selon Vatican News.
« Que le sang de ces martyrs devienne une semence de paix, de réconciliation, de fraternité et d’amour pour le peuple congolais », a-t-il écrit.
Lossa Dhekana, un leader de la société civile dans la province de l’Ituri, a déclaré à l’AP que les assaillants avaient également emmené « plusieurs personnes dans la brousse ; nous ne connaissons ni leur destination ni leur nombre. »
Les rebelles seraient partis d’un bastion situé à environ onze kilomètres du centre de Komanda et auraient fui avant l’arrivée des forces de sécurité, selon une radio soutenue par les Nations Unies, citant des sources sécuritaires.
L’est de la RDC a connu ces dernières années de nombreuses attaques meurtrières perpétrées par des groupes armés, dont les ADF et des rebelles soutenus par le Rwanda. Les ADF ont prêté allégeance à l’État islamique en 2019.
Les ADF auraient massacré 70 personnes dans une église de la province du Nord-Kivu en février dernier.



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