
Le Sommet de leadership Arise 2025 s’est conclu le jeudi 31 juillet par une présentation détaillée des idées générées par les participants et un appel clair à poursuivre la collaboration afin de mobiliser la prochaine génération de leaders de mission à travers l’Asie.
Cette rencontre de quatre jours, organisée à Jakarta, en Indonésie, a réuni près de 300 participants issus de 22 pays pour réfléchir, élaborer des stratégies et prier au sujet de l’avenir des missions dans leurs contextes respectifs.
Le Rév. Seth Kim, cofondateur et vice-président d’Arise Asia, a prononcé la présentation principale lors de la session finale, résumant les résultats des conversations en espace ouvert et des groupes de discussion qui s’étaient tenus plus tôt dans la semaine. Les conclusions ont été présentées comme un « document vivant »—non définitif, mais déjà révélateur des valeurs fondamentales et de l’orientation collective du mouvement.
Le Rév. Dr David Ro, directeur exécutif et cofondateur d’Arise Asia, a ensuite donné les remarques de clôture, soulignant que les conclusions du sommet ne marquaient pas une fin, mais le début d’une nouvelle saison pour le mouvement Arise. Il a invité les leaders nationaux et les mouvements locaux à se préparer activement pour le prochain grand événement : le Congrès Arise Asia 2026, qui se tiendra à Bangkok, en Thaïlande.
Un processus collaboratif débouche sur cinq thèmes clés
Dans son intervention, Kim a décrit le processus de synthèse des données utilisé par l’équipe Arise. Les retours des participants avaient été recueillis à travers des sessions « World Café » et des conversations en espace ouvert. Les données ont ensuite été agrégées à l’aide d’outils d’IA et revues par une équipe humaine afin d’en assurer l’exactitude et l’intégrité thématique.
« Ce n’est pas le dernier mot », a déclaré Kim. « C’est un document de travail qui reflète ce que nous avons entendu. D’autres révisions suivront à mesure que nous continuerons d’écouter vos contributions et la direction du Saint-Esprit. »

La synthèse a abouti à cinq grands thèmes : Mentalité, Mentor, Modèle, Vie missionnelle et Mobilisation—désignés collectivement comme les « Cinq M ».
Chaque catégorie, a expliqué Kim, représente un élément nécessaire à un écosystème missionnaire sain, enraciné dans les principes bibliques et les réalités contextuelles.
Mentalité : Transformer notre manière de penser la mission
Le premier thème abordait la nécessité de remodeler les attitudes dominantes sur ce qui constitue le travail missionnaire et sur qui est appelé à y participer. S’appuyant sur Romains 12:2, Kim a souligné l’importance du renouvellement de l’intelligence et de la sortie des définitions dépassées ou trop étroites de la mission.
Il a mis en garde contre deux extrêmes : considérer la mission uniquement comme un envoi interculturel à plein temps, ou diluer le terme au point que toute activité chrétienne soit qualifiée de missionnaire.
« Si tout est mission, alors rien n’est mission », a rappelé Kim en citant le missiologue écossais Stephen Neill. « Nous devons maintenir un engagement centré sur les peuples non atteints tout en affirmant que Dieu appelle tous les croyants à participer à Sa mission. »
Les participants ont souvent souligné le besoin d’une meilleure formation théologique et d’une sensibilisation accrue dans les églises, afin d’aider les membres à comprendre à la fois le fondement biblique de la mission et l’urgence de l’œuvre mondiale de l’Évangile.
Un participant a écrit : « Nous devons commencer par notre mentalité. Mais qui peut vraiment la changer ? Seul Dieu peut transformer nos pensées. C’est pourquoi nous devons collaborer avec Lui pour aider les autres à saisir Son dessein global. »
Mentor : Transmettre le relais avec intentionnalité
Le deuxième thème, celui du mentorat, est revenu constamment dans les discussions du sommet. Les participants des générations plus jeunes comme plus âgées ont souligné l’importance du discipulat relationnel et intergénérationnel comme moyen principal de former les leaders.
Kim a encouragé les anciens à prendre l’initiative de mentorer, et les jeunes à rechercher constamment des guides. Référence faite à 2 Timothée 2:2, il a appelé à une chaîne de discipulat multigénérationnelle.
« Le mentorat doit être intentionnel et relationnel », a-t-il déclaré. « Il ne s’agit pas de programmes, mais de personnes qui marchent ensemble dans la vie, apprenant par l’exemple. »
Un participant a noté : « La Génération Z n’est pas un objet, mais un sujet. Il ne s’agit pas de les former à devenir missionnels, mais de les voir s’élever pour devenir la force missionnaire que Dieu veut qu’ils soient. »
Un autre a ajouté : « Rendez-les passionnés par la beauté du plan rédempteur de Dieu, et ils viendront. Mais d’abord, ils doivent le voir dans nos vies. »
Modèle : Un leadership christique entre générations
Le troisième thème, le modèle, concernait le rôle des leaders expérimentés en tant qu’exemples d’intégrité, d’humilité et de fidélité. Kim a noté que de nombreux participants avaient parlé ouvertement des blessures infligées par l’Église et de leur désillusion face au leadership. Ces récits ont souligné l’importance de la formation du caractère dans le leadership, et pas seulement des compétences ministérielles.
Se référant à 1 Corinthiens 11:1—« Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ »—Kim a exhorté les leaders à mener des vies dignes d’être imitées.
Les jeunes ont exprimé leur désir de mentors qui non seulement enseignent, mais incarnent l’Évangile dans la vie familiale, le travail et l’engagement communautaire.
« Si nous voulons vraiment que les jeunes partent », a écrit un participant, « ils doivent voir nos vies pleines de prière, d’amour et de service. »
Kim a également souligné le rôle de la parentalité spirituelle, particulièrement nécessaire dans des cultures marquées par la fragmentation familiale.
Vie missionnelle : Un engagement envers la Grande Commission
Le quatrième thème, la vie missionnelle, portait sur la manière dont les chrétiens peuvent intégrer la Grande Commission dans leur quotidien. Les participants ont convenu que les expressions locales et interculturelles de la mission étaient toutes deux nécessaires.
Kim a cité Matthieu 28:19-20 et rappelé que le commandement « Allez, faites de toutes les nations des disciples » exige un engagement proactif dans divers contextes—églises, écoles, lieux de travail et plateformes en ligne.
« Une partie de l’évangélisation la plus efficace aujourd’hui se déroule sur TikTok et d’autres réseaux sociaux », a affirmé Kim. « Nous devons équiper les jeunes pour être sel et lumière dans ces espaces. »
Mobilisation : Transformer l’inspiration en action
Le dernier thème, la mobilisation, a porté sur la manière de traduire l’inspiration du sommet en étapes concrètes. Kim a reconnu un défi fréquent des conférences : l’élan émotionnel et spirituel s’estompe souvent au retour.
Il a raconté sa propre expérience, transformée par un voyage missionnaire étudiant en Afrique : « Nous n’avons rien fait d’extraordinaire, mais cela a éveillé quelque chose en moi qui brûle encore aujourd’hui. »
Il a encouragé les leaders à mobiliser par la prière, la formation, les stages et l’implication dans les églises locales.
« La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers », a-t-il rappelé en citant Matthieu 9. « Nous devons prier, préparer et envoyer. »
Ro : « Nous ne sommes qu’une petite partie de la mission de Dieu »
Dans son discours final, le Rév. Dr David Ro a confirmé les conclusions et remercié Kim et l’équipe Arise pour leur travail de synthèse. Citant le Psaume 112, il a insisté sur la joie et la stabilité que procure la confiance en Dieu, même dans l’incertitude.

« Cette semaine m’a rappelé que ce n’est pas mon mouvement », a-t-il déclaré. « Il appartient à Dieu. Et nous Lui faisons confiance pour ce qui vient ensuite. »
Ro a souligné qu’Arise Asia n’était pas une organisation centralisée ou une solution unique, mais une plateforme de collaboration. « Nous ne sommes qu’une petite partie du corps du Christ », a-t-il dit. « Notre rôle est de jouer fidèlement la part qui nous revient. »
Unité intergénérationnelle : Prier ensemble et transmettre le relais
L’un des moments les plus marquants s’est produit la veille, lorsque les aînés ont prié pour la jeune génération, leur imposant les mains et prononçant des paroles d’encouragement. Les jeunes ont ensuite rendu la bénédiction, priant pour leurs aînés dans un échange symbolique d’honneur et de mission partagée.
Un participant de la Génération Z a déclaré : « Je suis reconnaissant que la génération plus âgée ait dit : “C’est à ton tour de prendre le relais et de courir.” Mais ce fut encore plus significatif quand quelqu’un m’a dit : “Tu n’as pas seulement une place à la table—tu as aussi un choix dans la cuisine.” »
Vers Arise Asia 2026
En regardant vers l’avenir, Kim et Ro ont insisté sur le fait que le Congrès Arise Asia 2026 à Bangkok serait une étape clé dans le cheminement plus large de mobilisation de la prochaine génération.
Plutôt qu’un événement isolé, le congrès est conçu comme une continuité des priorités à long terme du mouvement : élever des jeunes leaders missionnels, renforcer les partenariats intergénérationnels et bâtir des écosystèmes missionnaires durables, enracinés localement à travers l’Asie.
« Ce sommet n’était pas une conclusion », a dit Ro. « C’était un envoi. »



![[Critique de livre] “Evangelization or Colonization?” d’Analzira Nascimento](https://fr.christiandaily.com/media/cache/thumbnail/0/00/79sp_116w_77h_1x_1y.png)

