
La Communauté sud-africaine des fraternités confessionnelles (SACOFF), qui représente près de 20 000 églises et 225 organisations à travers le pays, a appelé à une Journée nationale de prière le mercredi 23 juillet, dans le cadre de sa campagne pour « lutter pour l’âme de notre nation » face à de graves accusations de corruption au plus haut niveau de la police et d’ingérence politique.
Le pasteur Bert Pretorius, président de SACOFF, a déclaré que cette initiative de prière constitue une partie essentielle du plan d’action global de l’organisation en réponse aux accusations formulées par le commissaire provincial du KwaZulu-Natal, Nhlanhla Mkhwanazi. Celui-ci a accusé le ministre de la Police, Senzo Mchunu, ainsi que d’autres hauts responsables, de corruption, d’entrave à la justice et de collusion avec des réseaux criminels.
En conséquence, le président Cyril Ramaphosa a mis en place une commission judiciaire d’enquête afin d’examiner ces allégations, une mesure que SACOFF a saluée comme un premier pas vers la vérification de la véracité des accusations du commissaire Mkhwanazi. Dans un communiqué, le pasteur Pretorius a affirmé que la commission est une « intervention nécessaire pour rétablir la confiance et l’intégrité du système judiciaire ». Il a également salué l’indépendance de la commission, placée sous la direction du vice-président par intérim de la Cour suprême, le juge Mbuyiseli Madlanga, y voyant un « signe encourageant ».
L’association a plaidé pour une « responsabilité provisoire » ainsi que pour la « pleine protection » et un financement adéquat des unités chargées de l’application de la loi, ainsi que des « fonctionnaires courageux » qui risquent chaque jour leur vie en enquêtant sur la corruption politique, les réseaux criminels et les assassinats politiques non élucidés.
Pretorius a lancé un avertissement sévère en déclarant que la commission ne doit pas se transformer en simple « salle d’attente de la justice ». Il a, au contraire, proclamé avec passion : « Elle doit être une salle de guerre pour la vérité. »
« Ce n’est pas seulement un scandale politique », a déclaré le pasteur Pretorius à la chaîne eNCA. « C’est une crise morale nationale. Nous parlons de 120 meurtres à motivation politique qui étaient en cours d’investigation et qui ont été étouffés. »
Pretorius a souligné l’engagement de SACOFF à surveiller de près l’évolution de la commission et à encourager la participation du public, affirmant sans équivoque que « l’intégrité du processus sera jugée aux résultats, et non aux discours. Nous faisons face à un sabotage systémique de notre système judiciaire. »
Dans un communiqué de presse détaillé, SACOFF a mis en lumière les échecs des commissions présidentielles précédentes, qui n’ont pas rendu justice malgré les millions de rands dépensés. SACOFF a déploré que ces fonds substantiels, qui « auraient pu servir à construire des hôpitaux, à doter les cliniques rurales en personnel, à équiper les écoles de toilettes et à bâtir des églises au service des populations », aient trop souvent « uniquement servi à retarder la responsabilité. »
L’association a exigé que les personnes impliquées, y compris d’autres hauts responsables de la South African Police Service (SAPS), de la magistrature et d’autres services de sécurité, soient immédiatement suspendues, et que tous les dossiers concernés soient confiés à l’Unité spéciale d’enquête indépendante, afin de garantir qu’ils soient « exempts d’ingérence politique. »
Le président Ramaphosa a placé le ministre de la Police, Senzo Mchunu, en congé administratif obligatoire en attendant les conclusions de la commission.
Tout en reconnaissant que les délais de trois et six mois pour traiter les allégations les plus complexes sont « appropriés et nécessaires », SACOFF a insisté sur le fait que « des mécanismes de responsabilité provisoire et de protection doivent être en place pendant cette période. »
L’organisation a lancé un appel urgent au président Ramaphosa pour qu’il garantisse la « pleine protection et les ressources nécessaires » aux unités chargées de l’application de la loi, qui risquent chaque jour leur vie pour enquêter sur la corruption politique, les réseaux criminels et les assassinats politiques non résolus.
Alors que SACOFF avait annoncé que les détails de la Journée nationale de prière seraient publiés plus tôt, il n’était pas clair si celle-ci avait bien eu lieu le mercredi 23 juillet comme prévu.



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